(article avec le lien vers le magazine) « Un compromis ne peut se nouer que s’il existe un avenir commun ». Entretien pour le magazine « La Vie »…

Je reproduis ci-dessous les premières lignes d’un entretien publié ce matin dans le magazine La Vie, recueilli par Carole Sauvage, journaliste (lire ici).

Si la crise que traverse le pays depuis la dissolution de 2024 illustre combien la culture du compromis est absente en France, elle présente l’intérêt, selon le sociologue Christian Thuderoz, de faire entrer cette notion dans le vocabulaire politique.

Pour ce professeur honoraire et auteur de plusieurs ouvrages de référence sur la culture du compromis, dont De la modération en tout (Puf, 2025) et Petit traité du compromis (Puf, 2015), nouer des accords suppose toutefois que les forces en politique en présence acceptent à la fois de procéder à des concessions réciproques et de partager un avenir commun.

En tant que sociologue spécialiste du compromis, comment analysez-vous l’impasse politique dans laquelle nous nous trouvons ?

L’étrange ballet de la classe politique auquel nous assistons depuis la démission de Sébastien Lecornu souligne combien la culture du compromis nous est étrangère. Tout le monde s’accorde pour dire qu’un budget doit être voté d’ici la fin de l’année, et que des compromis doivent être trouvés, mais aucune force politique ne semble prête, depuis la dissolution, à rentrer dans une réelle démarche de négociation.

Les uns et les autres tentent d’obtenir des concessions des parties adverses, sans être au clair sur ce qu’ils accepteraient eux-mêmes de céder. Chacun proclame ses lignes rouges, avant même que des négociations sérieuses et loyales ne soient engagées. Comment voulez-vous ensuite concéder quoi que ce soit, sans prendre le risque de vous déjuger ?

Comment définir un compromis en démocratie ?

Un compromis est une mise en compatibilité d’options rivales. Le qualificatif rival est adéquat : si les options sont présentées par les parties comme antagonistes, elles sont seulement distinctes et concurrentes. L’expression « mise en compatibilité d’options » signifie autant leur dépassement, par l’invention conjointe d’une option nouvelle, que leur maintien en tension, sans les dénaturer.

Ce qui est une technique de résolution de problèmes se révèle essentiel à la pratique démocratique : une recherche…

Pour la suite de l’entretien : cliquer ici (l’article est en accès libre sur le site de La Vie)

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