Concertation sur les retraites : « Les règles du jeu ne sont pas claires » (Interview dans ActuEL CSE)

Bernard Domergue, rédacteur en chef de ActuEL CSE – le quotidien des représentants du personnel m’a sollicité en début de semaine pour un entretien à propos du processus de concertation sur les retraites initié par le Premier ministre, François Bayrou. Je reproduis ci-dessous les premières lignes de cet entretien, paru mercredi 26 mars. La suite est en accès libre pour les lecteurs de mon blog ; cliquer ici) Tous mes remerciements à Bernard Domergue.

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Que penser du curieux format des discussions autour des retraites : sommes-nous dans une concertation, une négociation nationale interprofessionnelle, ou dans une forme hybride ? Nous avons demandé son analyse au sociologue Chistian Thuderoz, un spécialiste de la négociation collective.

Question : Toute cette séquence ne représente-t-elle pas tout le contraire de ce qu’on peut attendre d’une bonne méthode de négociation : un partage de la situation, un objectif clair, une méthode de négociation ?  

Ch. Thdz : Vous avez raison : ceci est tout sauf une négociation loyale et sérieuse ; et ce constat est consternant. Je qualifie cela de pantomime : on y mime les gestes de négociateurs, on y fait semblant. Pourquoi ? Parce que les règles du jeu ne sont pas claires. S’agit-il de négocier un accord interprofessionnel ? Il semble que non. La lettre de cadrage de François Bayrou parle de « discuter les paramètres du système de retraite » et « d’ouvrir le chantier sur des évolutions nécessaires ». S’agit-il de faire des propositions précises au gouvernement ? La lettre ne le dit pas. Cela ne concerne-t-il que les seules organisations syndicales et patronales représentatives ? Il semble que non. La lettre de cadrage indique trois formats pour ces discussions : « le format du dialogue social interprofessionnel », « l’association d’autres organisations » (si des thématiques spécifiques sont abordées) et « des réunions d’information et d’échange » (avec diverses organisations de la fonction publique). L’expression utilisée par Bayrou pour qualifier cet ensemble baroque – une « délégation paritaire et permanente » ! – obscurcit les responsabilités des uns et des autres : sont-ils tous habilités à contracter ? On l’ignore !

Il y a pourtant un « cadrage » donné par le gouvernement…

Cette « lettre de cadrage » dicte l’ordre du jour de ces pseudo-négociations et même… leur résultat ! La phrase complète vaut d’être citée : « L’objectif de la délégation permanente doit alors être, tout

Suite de cet entretien sur le site d’ActuEL CSE (cliquer ici)

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